>Congrès montréalais de la Renaissance Society of America

>Du 24 au 26 mars 2011 se tiendra à Montréal le 57e Congrès de la Renaissance Society of America. À l’invitation de mes collègues de l’Université du Québec à Montréal (UQÀM) et du Groupe de recherche multidisciplinaire de Montréal sur les livres anciens XVe-XVIIIe siècles, je ferai partie d’un panel intitulé « Voyage dans les livres rares de l’UQÀM ». Ma communication sera consacrée aux titres de Théodore de Bry qui se trouvent au sein de la Bibliothèque des livres rares de cette université. Je vous offre en avant-première le contenu des interventions des membres de notre panel :

Claude La Charité
L’édition lyonnaise de 1586 des Hieroglyphica de Valeriano dans la bibliothèque du Collège Sainte-Marie. D’abord conçus comme un commentaire au traité d’Horapollon sur les hiéroglyphes, puis sans cesse augmentés au point de devenir l’un des plus vastes répertoires de symboles de la Renaissance, les Hieroglyphica de Valeriano furent publiés pour la première fois à Florence, en 1556. Le traité connut rapidement une vaste diffusion à l’échelle européenne, aussi bien en latin que dans les langues vernaculaires, comme en témoigne la traduction qu’en donnera Gabriel Chappuys en 1576 sous le titre de Commentaires hieroglyphiques des choses. L’UQAM possède aujourd’hui un exemplaire de la réédition lyonnaise de 1586 chez Barthélemy Honorat, hérité de l’ancienne bibliothèque du Collège Sainte-Marie. La présente communication, dans le prolongement de la thèse de Stéphane Rolet, cherchera à mettre cet ouvrage en relation avec la pédagogie jésuite, à partir de la quête des humanistes d’une langue universelle des images qui transcenderait les époques, les langues et les cultures.

Claire Le Brun
Voyages érudits : Antiquitatum convivialium libri tres de Johann Wilhelm Stucki (1597).
Historien, géographe, traducteur et théologien, Johann Wilhelm Stucki (1542-1607) a laissé une œuvre abondante. Antiquitatum convivialium libri tres fait voyager le lecteur dans le temps et dans l’espace, en comparant les rites et les coutumes liés au banquet dans les civilisations antiques, principalement les Hébreux, les Grecs et les Romains. L’auteur enquête sur l’alimentation et le repas dans toutes leurs dimensions sociales et religieuses. L’UQAM possède un exemplaire de l’édition augmentée et amendée, parue à Zurich en 1597, de la première édition de 1582. La communication observera comment, dans l’épître dédicatoire aux mécènes de la ville et dans la préface au lecteur, Stucki justifie son entreprise. Elle s’intéressera particulièrement au topos du mouvement vers l’Autre : tradition d’ouverture de la Suisse aux étrangers ; vif intérêt de l’auteur pour les mœurs différentes, non seulement de l’Antiquité, mais aussi de son époque, et pour la diversité des langues, savantes ou vernaculaires.

Manuel Nicolaon
La préface de Martin Luther dans les Vitae Patrum, G. Major (1544).
En 1544, Martin Luther demande à son éditeur de réaliser une édition protestante des Vitae Patrum de saint Jérôme. Notre communication visera à décrire ce singulier ouvrage et analyser sa préface qui réaffirme et diffuse les plus célèbres positions de Luther contre l’Eglise romaine. Cinq fois rééditée entre 1554 et 1578, mise à l’index dès 1559, cette première édition ne subsisterait qu’à travers une douzaine d’exemplaires. C’est aussi aux finalités de ce voyage dans le temps que cette communication s’attachera. En effet, pour confondre l’Eglise et ses dogmes, ses pratiques immorales et ses textes mensongers, et pour condamner l’impiété de son époque, Martin Luther invite le lecteur à se confronter directement aux récits hérétiques des Pères du désert, loués par cette même Eglise, l’incitant ainsi à effectuer un cheminement personnel, à la fois moral et littéraire.

Normand Trudel
Grands et Petits Voyages de Bry… au Québec.
Les célèbres collections des Grands et Petits Voyages de Théodore de Bry et ses fils sont des incontournables de la littérature de voyage de la Renaissance. Les Grands Voyages, consacrés à l’Amérique, dont les ensembles complets sont d’une grande rareté, sont particulièrement prisés par les collectionneurs d’Americana et de Canadiana. Au Québec, ces titres sont cependant pratiquement absents des bibliothèques de livres rares, même au sein de celles qui accordent une large part à la littérature de voyage des XVIe et XVIIe siècles. Aussi est-il étonnant de retrouver parmi la collection des livres rares de l’Université du Québec à Montréal (UQÀM) pas moins de 6 titres de Théodore de Bry. Cette communication propose de partir sur les traces de ces acquisitions, dont la mémoire s’est un peu perdue, en essayant d’en retrouver les origines et en proposant une analyse matérielle minutieuse des exemplaires afin d’en assurer une meilleure mise en valeur. (Reporté)

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