Le Petit Musée de l’impression de Montréal

En m’envoyant un lien concernant le Petit Musée de l’impression de Montréal, mon collègue David Milot m’a fait réaliser que j’avais peu parlé de ce petit organisme qui travaille pourtant très fort depuis quelques années afin de promouvoir l’histoire de l’imprimé chez nous. Ce petit musée, sans adresse fixe, mais ayant une partie de ses installations dans les bâtiments de la célèbre imprimerie montréalaise Lovell, se démarque entre autres par ses nombreuses activités et partenariats.

Depuis 2007, le Musée présente ainsi à chaque automne l’événement Montréal d’idées et d’impression qui fait la promotion du patrimoine montréalais de l’imprimerie à travers toute une série d’activités variées. Cette année, le Musée proposait un circuit pédestre pour découvrir les imprimeurs du Vieux-Montréal, une visite du Petit Musée de l’impression,  un séminaire de communication et de vulgarisation scientifique à l’Université du Québec à Montréal (UQÀM) sous le thème 1910-1960 : La presse au cœur des communautés, en plus d’activités pour les jeunes et les scolaires. Le Musée a lancé la 5e édition de cet évènement lors des Journées de la culture au mois d’octobre dernier et ce lancement  a connu un grand succès.

Le Petit Musée de l’impression peut compter sur des partenaires comme L’Autre Montréal pour les circuits d’animation ainsi que sur la Médiathèque littéraire Gaëtan Dostie qui reçoit certaines de ses activités et expositions. Le Centre d’histoire de Montréal et Bibliothèque et archives nationales du Québec sont aussi des partenaires du Musée. Enfin, les séminaires scientifiques pilotés par des universitaires réputés de chez nous, dont Éric Leroux, professeur à l’ESBI (École de bibliothéconomie et des sciences de l’information) de l’Université de Montréal, confirme le sérieux de ce petit organisme aux grandes ambitions.

Je vous invite donc à découvrir ou redécouvrir ce Petit Musée de l’impression en explorant leur site, ou leur page Facebook, et en vous inscrivant à leur liste de diffusion. N’hésitez pas non plus à visiter les sites des partenaires comme L’Autre Montréal qui offre à l’occasion des activités sur le thème de l’imprimé.

>Colloque René Chartier 1572-1654

>Organisé par la BIUM (Bibliothèque interuniversitaire de médecine) de l’Université Paris Descartes et par l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres de l’Institut de France, ce colloque se consacre au médecin René Chartier et à sa monumentale édition en 13 volumes des oeuvres d’Hippocrate et de Galien. Première édition bilingue (grec/latin) des oeuvres complètes de Galien et d’Hippocrate, elle est restée sans équivalent, par son ampleur, dans l’histoire des éditions des médecins de l’Antiquité. L’Université de Montréal possède un exemplaire de ce titre rare dont la description bibliographique a été transmise à M. Guy Cobolet qui fera une communication sur cette aventure éditoriale singulière. Le colloque se tiendra à Paris, bien sûr, le 7 et 8 octobre prochain et le programme est disponible ici.

>Congrès montréalais de la Renaissance Society of America

>Du 24 au 26 mars 2011 se tiendra à Montréal le 57e Congrès de la Renaissance Society of America. À l’invitation de mes collègues de l’Université du Québec à Montréal (UQÀM) et du Groupe de recherche multidisciplinaire de Montréal sur les livres anciens XVe-XVIIIe siècles, je ferai partie d’un panel intitulé « Voyage dans les livres rares de l’UQÀM ». Ma communication sera consacrée aux titres de Théodore de Bry qui se trouvent au sein de la Bibliothèque des livres rares de cette université. Je vous offre en avant-première le contenu des interventions des membres de notre panel :

Claude La Charité
L’édition lyonnaise de 1586 des Hieroglyphica de Valeriano dans la bibliothèque du Collège Sainte-Marie. D’abord conçus comme un commentaire au traité d’Horapollon sur les hiéroglyphes, puis sans cesse augmentés au point de devenir l’un des plus vastes répertoires de symboles de la Renaissance, les Hieroglyphica de Valeriano furent publiés pour la première fois à Florence, en 1556. Le traité connut rapidement une vaste diffusion à l’échelle européenne, aussi bien en latin que dans les langues vernaculaires, comme en témoigne la traduction qu’en donnera Gabriel Chappuys en 1576 sous le titre de Commentaires hieroglyphiques des choses. L’UQAM possède aujourd’hui un exemplaire de la réédition lyonnaise de 1586 chez Barthélemy Honorat, hérité de l’ancienne bibliothèque du Collège Sainte-Marie. La présente communication, dans le prolongement de la thèse de Stéphane Rolet, cherchera à mettre cet ouvrage en relation avec la pédagogie jésuite, à partir de la quête des humanistes d’une langue universelle des images qui transcenderait les époques, les langues et les cultures.

Claire Le Brun
Voyages érudits : Antiquitatum convivialium libri tres de Johann Wilhelm Stucki (1597).
Historien, géographe, traducteur et théologien, Johann Wilhelm Stucki (1542-1607) a laissé une œuvre abondante. Antiquitatum convivialium libri tres fait voyager le lecteur dans le temps et dans l’espace, en comparant les rites et les coutumes liés au banquet dans les civilisations antiques, principalement les Hébreux, les Grecs et les Romains. L’auteur enquête sur l’alimentation et le repas dans toutes leurs dimensions sociales et religieuses. L’UQAM possède un exemplaire de l’édition augmentée et amendée, parue à Zurich en 1597, de la première édition de 1582. La communication observera comment, dans l’épître dédicatoire aux mécènes de la ville et dans la préface au lecteur, Stucki justifie son entreprise. Elle s’intéressera particulièrement au topos du mouvement vers l’Autre : tradition d’ouverture de la Suisse aux étrangers ; vif intérêt de l’auteur pour les mœurs différentes, non seulement de l’Antiquité, mais aussi de son époque, et pour la diversité des langues, savantes ou vernaculaires.

Manuel Nicolaon
La préface de Martin Luther dans les Vitae Patrum, G. Major (1544).
En 1544, Martin Luther demande à son éditeur de réaliser une édition protestante des Vitae Patrum de saint Jérôme. Notre communication visera à décrire ce singulier ouvrage et analyser sa préface qui réaffirme et diffuse les plus célèbres positions de Luther contre l’Eglise romaine. Cinq fois rééditée entre 1554 et 1578, mise à l’index dès 1559, cette première édition ne subsisterait qu’à travers une douzaine d’exemplaires. C’est aussi aux finalités de ce voyage dans le temps que cette communication s’attachera. En effet, pour confondre l’Eglise et ses dogmes, ses pratiques immorales et ses textes mensongers, et pour condamner l’impiété de son époque, Martin Luther invite le lecteur à se confronter directement aux récits hérétiques des Pères du désert, loués par cette même Eglise, l’incitant ainsi à effectuer un cheminement personnel, à la fois moral et littéraire.

Normand Trudel
Grands et Petits Voyages de Bry… au Québec.
Les célèbres collections des Grands et Petits Voyages de Théodore de Bry et ses fils sont des incontournables de la littérature de voyage de la Renaissance. Les Grands Voyages, consacrés à l’Amérique, dont les ensembles complets sont d’une grande rareté, sont particulièrement prisés par les collectionneurs d’Americana et de Canadiana. Au Québec, ces titres sont cependant pratiquement absents des bibliothèques de livres rares, même au sein de celles qui accordent une large part à la littérature de voyage des XVIe et XVIIe siècles. Aussi est-il étonnant de retrouver parmi la collection des livres rares de l’Université du Québec à Montréal (UQÀM) pas moins de 6 titres de Théodore de Bry. Cette communication propose de partir sur les traces de ces acquisitions, dont la mémoire s’est un peu perdue, en essayant d’en retrouver les origines et en proposant une analyse matérielle minutieuse des exemplaires afin d’en assurer une meilleure mise en valeur. (Reporté)

>La contrefaçon belge au XIXe siècle

>Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) présente ce 20 avril, de 12h15 à 13h15, une conférence de Jacques Hellemans, premier attaché de la Bibliothèque des sciences humaines à l’Université libre de Bruxelles, dans le cadre de l’exposition Au temps où le livre français était « belge » – La contrefaçon au XIXe siècle.

Sujet: Au milieu du siècle, le livre français de facture belge inonde le marché québécois, notamment par les soins des libraires Édouard-Raymond Fabre, Jean-Baptiste Rolland et les frères Joseph et Octave Crémazie. Ce commerce international s’est cependant développé grâce à la réédition non autorisée d’oeuvres françaises vendues à moindre prix.

Lieu: Auditorium de la Grande Bibliothèque.

>Budé et la lecture : un livre, une conférence

>Le 16 février prochain, la bibliothèque Saint-Geneviève de Paris présentera une conférence de Louise Katz intitulée « Guillaume Budé et l’art de la lecture ». L’événement veut promouvoir l’ouvrage du même titre édité par Brepols et le Musée de la Maison d’Erasme (que j’ai visité et dont je garde un souvenir impérissable!) et le tout sera accompagné d’une exposition de livres annotés par Guillaume Budé, et provenant de sa bibliothèque et de celle de son père Jean Budé.

Communiqué
Le livre
La Maison d’Érasme (Bruxelles)

>Journée d’étude sur la patrimoine latin au Québec

>Le 2 octobre dernier, le Centre de recherche interuniversitaire sur la littérature et la culture québécoises (CRILCQ) de l’Université de Montréal a tenu une journée d’étude sur la question du patrimoine latin du Québec (1608-1968). Organisée par Jean-François Cottier, cette journée visait d’abord et avant tout à dresser un premier tour d’horizon de la situation du patrimoine latin chez nous. Le programme était varié avec des communications des professeurs Haijo Westra (University of Calgary), John Bishop (McGill University), Benoît Castelnerac (Université de Sherbrooke) et Patrick Letendre (Collège Brébeuf). Deux thésards nous ont aussi fait part de leur recherche respective dont Amélie Hamel sur les Historiae Canadensis du père Du Creux et Iréna Trujic sur l’influence de la littérature gréco-latine dans le roman Jacques et Marie de Napoléon Bourassa. Un bon début et une journée intéressante. Le programme est disponible ici. Les actes de cette journée seront semble-t-il publiés dans la collection Convergences du CRILCQ.